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Le journal des Fribarbe
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26 avril 2006

Le Code Da Vinci

Ha le Code Da Vinci de Dan Brown, qui ne le connaît pas? Il y a deux semaines, j'ai décidé de profiter de mes quelques temps de vacances pour lire "le livre-dont-tout-le-monde-parle", celui qui défraie toutes les chroniques et qui persiste à rester en tête des listes de best-sellers. J'ai choisi de suivre le troupeau donc et j'ai acheté l'ouvrage.

Tout d'abord, j'ai fait une erreur. Dans ma fénéantise, j'ai choisi la version traduite en français... mauvaise idée ma petite Frite, très mauvais idée! Je n'ai pas d'autres choix que de dire que le texte est mal écrit. Les phrases sont mal tournées, le vocabulaire très pauvre et... bref ce n'est de loin pas un chef d'oeuvre de littérature. Mais sachant qu'on ne juge jamais de la qualité stylistique d'un livre sur une traduction, je me suis procurée la version anglaise. Et bien ce n'est pas plus brillant. Je m'en sors assez bien en anglais, sans toutefois être une pure bilingue, mais j'ai assez lu de textes dans cette langue pour reconnaître un style intéressant d'un style peu recherché. Le Code Da Vinci, est définitivement écrit comme un roman de gare... Moi qui suis une inconditionnelle de Flaubert et de ses phrases parfaites, je suis un peu... déçue dirons-nous.

Mais je continue gaillardement la lecture du roman, persuadée que parfois un contenu excellent peut éclipser un style un peu rudimentaire. Et c'est là que s'ouvre tout le débat. Honnêtement, l'intrigue n'est pas meilleure que toute autre que l'on pourrait trouver dans un polar correct. Un historien spécialisé dans les symboles est soupçonné de meurtre et une jeune membre de la Police parisienne vient à sa rescousse pour tenter de l'aider à prouver son innocence. Investigations, courses-poursuites, preuves, réflexions, révélations, bref tous les bons éléments d'un roman policier sont présents. Mais comme on le sait tous, ce qui fait l'intérêt du Code Da Vinci est sans conteste le sujet qu'il aborde: l'Eglise, le Saint Graal et l'origine même de Jésus. Sur le fond, je ne doute pas de la véracité des faits avancés par l'auteur. De toute façon, ils doivent être étayés de façon excellente s'il veut que l'on accorde ne serait-ce qu'un peu de crédit à son livre. Ses propositions quant à l'origine du Prieuré de Sion ou l'essence du Saint Graal sont probablement fondées sur de véritables suppositions, admises par les professionnels de la symbolique religieuse. Ce n'est pas cela que je remets en cause. Mais une fois de plus, la façon de mener le récit gâche quelque peu le plaisir.

L'auteur nous envoie toutes sortes d'informations à la figure, comme pour montrer que "lui, il sait". J'ai eu l'impression, au fil du roman, de lire un résumé des connaissances de l'auteur, le tout enrubanné dans une intrigue banale. J'ai lu de nombreux romans historiques et je n'ai jamais ressenti cela auparavant. Les écrivains construisaient une véritable intrigue, sur fond de vérité et réussissaient à inclure des informations sans que le lecture ne se sente pris pour un idiot. Il m'a semblé que Monsieur Brown était extrêment pressé de nous faire savoir ce que nous ignorions, au travers de longs monologues informatifs qui s'intègrent mal à l'histoire. Ce livre ressemble à une sorte de journal de potins, mais emballé dans une jolie couverture de roman. Le but de ce livre semble être de faire un scandale. Et bien c'est mission accomplie!

Et c'est là la seule critique positive que je ferais à cet ouvrage. Le Da Vinci Code ose s'aventurer là où tous les autres se sont arrêtés: il attaque et remet en question la Sainte Eglise, ce pilier de toute notre société judeo-chrétienne. Malgré son style désagréable, Dan Brown sait poser les bonnes questions: et si toute la Bible n'était qu'une farce? Il a osé dire tout haut ce que certains pensent tout bas. Et pour ce qu'il dit, son livre m'a interpellée. Je n'ai pas aimé la forme, mais j'ai su apprécier le contenu. Et je tire mon chapeau à cet homme pour son audace.

En somme donc, si vous êtes amateurs de bons livres bien écrits et qui laissent passer leur message avec finesse et doigté, le Code Da Dvinci n'est pas pour vous. Mais si vous êtes peu regardant quant au style de l'auteur, alors il vaut la peine de s'y attarder. Les questions que soulève ce roman sont intéressantes et permettent de méditer un peu sur le monde dans lequel nous vivons.

La Frite

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